Vu : le spectacle Das Weisse vom Ei, d’après Eugène Labiche – mise en scène de Christoph Marthaler

J’ai assisté à cette représentation le Samedi 24 Janvier 2015, à la Comédie de Reims.

Avant même de m’y rendre, j’étais très emballée par l’idée de voir un spectacle comique, en bilingue français/allemand de surcroît.

Et tout était là.

Le décor pose le ton général de la pièce.

Le rideau s’ouvre sur un intérieur d’époque plus que fourni (pour ne pas dire surchargé), démesurément meublé. Mon impression : grandiose.

C’est dans ce cadre que se déroule l’intrigue, plutôt banale, pourrait-on croire d’abord : deux jeunes gens issus de la bourgeoisie vont se marier. Leurs familles respectives se lancent donc dans une concurrence matérielle et financière complètement grandiloquente pour impressionner l’autre.

En réalité, le metteur en scène a su utiliser toutes ses cartes pour nous séduire : oscillation entre comique de geste et comique de situation, sur construction absurde.

Et pourtant. Si l’intrigue, la scénographie et les costumes suivent la tradition classique, il en est autrement du rythme de l’action.

Marthaler a en effet choisi de ralentir le déroulement de l’histoire. Répliques espacées de plus de dix secondes, comédiens inanimées sur scène pendant ce même laps de temps, matérialisé par le bruit de l’horloge qui marque des secondes qui durent bien plus qu’il ne le faudrait…

Autant de procédés pouvant servir au ridicule de la situation… qui rend cependant l’attention du spectateur très aléatoire.

Pour ma part, si j’ai tout-à-fait compris l’intérêt de cette distorsion du temps de l’action, j’ai souvent perdu le fil de l’histoire. Faute de concentration ? Sans doute. De ma faute ? Je ne sais pas.

Cela dit, relativisons. Il n’est pas dit que, pour apprécier un spectacle, une attention exemplaire est absolument nécessaire. J’ai donc tout-de-même passé un moment extrêmement agréable, amusant, farfelu, qui me rappelle que le théâtre peut aussi être un plaisir simple.

Fatiha.